Témoignages


Je suis une créole réunionnaise. Je suis métissée et très fière de l'être. Je suis claire de peau ; mon frère très foncé typé indien. En fait je suis une "yab", une créole blanche ; mon frère "malbar" un créole brun. Dans ma famille c'est l'arc-en-ciel, toutes les couleurs de peau, de cheveux et d'yeux etc. sont représentés. Mes ancêtres sont des esclaves, des "engagés" et des colons européens. Il y a dans mon île un merveilleux mélange : -pour les esclaves venus de Madagascar, de la côte orientale africaine par les comptoirs portugais au sud de Delgado et de la côte mozambicaine, ou du golfe d'Aden, pour la simple raison que les propriétaires d'esclaves cherchaient à diversifier les lieux de provenance des esclaves, afin de prévenir toute tentative de révolte au moins par la constitution d'un noyau ethnique important, -et pour les "engagés" en provenance des colonies britanniques indiennes, d'Indochine, d'Afrique, du Viêt Nam ou encore d'Indonésie, ceux qui les employaient ne faisaient guère de différence dans leur manière de les traiter avec leur ancienne main d'oeuvre servile : les esclaves ; -pour les colons, ils sont originaires des pays d’Europe, de France bien sûr (les bretons par exemple). Alors question métissage mes origines sont très variées, à la fois européennes, ouest-africaines, est-africaines, malgaches, indiennes, annamites, malaises et chinoises. Cette cohabitation dans un espace restreint a donné lieu à des mélanges inédits, tous ces peuples ont mélangés leurs langues et formés le créole réunionnais. Nos religions se rencontrent autour d'un syncrétisme original, nos gastronomies nourrissent ensemble la cuisine réunionnaise et nos musiques fusionnent pour donner le séga et le maloya. Ce métissage original est considéré comme un atout essentiel. Mon île mérite bien son surnom d'île intense ! Quand je vais en Métropole, on me demande même en étant claire de peau d'où je viens et de quelle origine je suis. Et comme pour Marie Laurence, de Dijon dans son témoignage on me rétorque :"Mais non, c'est pas possible t'es pas noir. Tu mens !" Et quand je me mettais à parler créole, là, je devenais une espèce de monstre de foire. Sinon, pour la majorité la Réunion c'est aux Antilles. Mais par contre Madagascar et Maurice ils savent que c'est dans l'Océan Indien. Pourtant, on est juste entre les deux. A croire qu'ils aient tous lu l'ouvrage traduit en Français :"Les pays de nulle part - Cinq siècles de mensonges", où le géographe autrichien Helmut Von Staffen explique que la supposée découverte de Santa Apollinia, le premier nom de La Réunion, est en réalité une supercherie du navigateur Portugais Diego Fernandez Peteira qui, en 1504, n'ayant rien découvert d'intéressant et ne voulant pas rentrer bredouille dans son pays, "inventa" purement et simplement cet îlot volcanique dans l'Océan Indien, non loin de l'île Maurice, celle-ci bien réelle. Consternant ! Il faut plus de métissage pour abattre ce mur de méfiance et d'ignorance de l'autre. S'enrichir des différentes cultures ne veut pas dire renier les autres. On ne perd rien au change on y gagne plutôt ! Et puis c'est beau le métissage ! C'est bon d'un point de vu esthétique mais surtout d'un point de vu génétique : le brassage apporte la diversité, enrichit le code génétique et évite la consanguinité ; définie comme étant le résultat d’une reproduction entre deux individus apparentés c'est-à-dire ayant un ou plusieurs ancêtres communs. C'est donc bon pour la santé ! Alors qu'est-ce qu'on attend ? Aimons-nous grâce à nos différences et ne nous haïssons pas à cause de nos différences ! Bises et Bonne continuation !

Je voudrais apporter ma contribution concernant le métissage ethnique. Ma mère est allemande, mon père est français. J’ai eu la chance que ma mère m’enseigne sa langue et me transmette sa culture tout autant que la société française m’apprenais la sienne. Je suis donc et je me sens donc 100% allemande et 100% française, et je me définie comme métisse. Si aujourd’hui je considère ça comme un vrai atout, ce ne fût pas toujours le cas, quand j’étais plus jeune (11 ans) et que ma mère venait me chercher au collège elle me parlait évidemment en allemand et je lui répondait dans la même langue à la grande surprise de mes « camarades »qui ont eu la très bonne idée de m’appeler la « nazi » jusqu'à la fin de ma scolarité. Lors des leçons d’histoire, à l’heure d’évoquer la 1ere et la 2em guerre mondiale, j’avais honte d’être allemande et j’en voulais à ma mère, je me sentais coupable du génocide juif…J’ai énormément souffert de la manière dont mes professeurs abordaient le sujet et la manière de mettre tous les allemands dans le même sac. Un jour après la projection du documentaire « nuit et brouillard » on m’a craché dessus, certains de mes « amis » n’osaient plus m’adresser la parole de peur d’être pris pour des « collabos… » J’ai souffert d’être française et d’être exposé à la haine injustifiée de mes compatriotes, j’ai souffert d’être allemande et de porter en moi la culpabilité de crimes atroces…

Moi étant antillais né et vivant en France, depuis les petites écoles mes camarades de classe blancs on toujours cru que l'un de mes deux parents était blanc surement parce qu'ils n'imaginaient pas qu'on puisse, avoir la peau légèrement bronzé (surtout en France sans soleil), être beau et ne pas avoir un de ses deux parents blanc. Certains même ne voulais pas me croire quand je disais que mes deux parents étaient antillais et plus foncés de peau que moi et ne savaient pas que les Antilles et les autres peuples des Amériques sont historiquement plus ou moins Métissés !! Voila un des défauts, résultat du non enseignement volontaire de l'histoire entre la france et ses colonies dans les écoles françaises créant une incompréhension dûe a l'ignorance et au mépris volontaire du peuple francais envers les non blancs…

Ma mère est blonde aux yeux bleus, mon père est noir . Moi je suis brune aux yeux verts. Les gens sont toujours confus lorsqu'ils essaient de deviner mes origines. Souvent on croit que je suis Italienne ou encore une fille du sud ! Dans mon lycée, il n’y a quasiment pas de black. Mes camarades de classe, qui ne connaissent pas mon père noir, me considèrent comme une blanche. Je n’ai jamais été victime directement d’une agression raciste mais malheureusement, j’entends parfois des commentaires agressifs envers les noirs ou les africains. Eux ne savent pas que je me sens directement visée. J’ai peur de réagir et de me faire écarter du groupe. Je n’ai jamais osé parler de ce sujet là à mes parents, car je pense que je leur ferai beaucoup de mal et ils seraient déçus de mon inaction. Je me sens coupable mais je ne veux pas me retrouver dans une situation d’isolation au lycée.

Bonjour, je suis afro-franco-américain, si on m’a (trop) souvent demandé si j’étais américain ou français on ne m’a jamais demandé en revanche, si j’étais noir ou blanc car visiblement c’était évident pour tout le monde…Sauf pour moi… Si tu as un teint plus “noir”, la société te déclare noir pourtant tu es aussi noir que blanc. Barack Obama, par exemple, il est aussi blanc que noir… pourquoi l’appeler noir ? Personnellement, même si j'ai d'origines différentes, j’étais toujours considéré comme noir. Aux USA même si une personne n'a qu'un arrière grand père noir il sera considéré comme noir. C'est plus ou moins pareil en France même si c'est moins flagrant. J’ai longtemps eu un problème avec ça, non pas que je renie mon côté noir, mais pourquoi renier le côté blanc ? Pourquoi ne pas le mettre autant en avant ? Je voulais juste vous dire que grâce à vous je sais désormais que je ne suis ni noir, ni blanc, je suis métis tout simplement. Merci, continuez

Juste quelques mots en écho aux propos de Fabrice (voir interview). Le père africain absent on fait avec et les seuls repères et références sont à puiser dans la famille maternelle bourgeoise et blanche (mais pas bohème!).Je suis née en 59 et j'ai connu un parcours assez proche du sien à ceci près que je connaissais l'identité de mon père retourné au pays quand j'étais très jeune où il a fait sa vie et où il est mort. Ce qui est difficile actuellement c'est que ce travail de deuil est à recommencer puisque mes fils sont devenus grands et curieux de leur ascendance africaine alors que je n'ai pas d'histoire familiale à leur raconter ni même une photo de leur grand-père à leur montrer. Père et grand-père absent quand tu nous tiens! Merci pour ce site Anne

Je suis né en 1960 à Paris d'une mère "bobo" de l'époque et d'un père...Inconnu. Je poste ce message car je crois savoir que cette "terra incognita" que fut pour moi la figure du père africain est quelque chose de partagé par de nombreux métisses/métis de ma génération mais également par des plus jeunes. Ma mère était très branchée "black", boite de Jazz, intellectuels africains des indépendances, simples danseurs de boogiewoogie d'un soir... et hop me voilà. Hélas sa blackophilie ne l'a pas entrainé au-delà de mes 9 premiers mois, époque où les aléas de l'existence l'on contrainte à me déposer à Denfert-Rochereau, siège de la DASS de l'époque. Toute ma jeunesse fut donc frappée au coin de l'étonnement naîf que faisait naitre chez moi les inévitables manifestations du racisme ordinaire, cette bête noire au faciès si blanc. Les sempiternels "retourne dans ton pays", la collection des "négros, bamboula, et autres banania" me laissaient d'autant plus désemparé que je n'avais d'autres références à leur opposer que la bonne vieille culture franchouillarde de mes grand-parents maternels qui furent m'avaient recueilli et élevé. J'ai donc du puiser très profond de mon ego assez narcissique, lancer très loin les filets de mon imagination vagabonde de petit banlieusard, pour trouver des références "nègres" des ancrages "black" qui puissent me sauver du péril classique de la honte ou de la haine de soi. Une partie du boulot a été préparé par ma grand-mère. Au-delà de ses maladresses de langage, sa profonde tendresse lui permettait de me guider sur ce terrain mouvant. Jamais elle ne m'a jamais présenté les africains sous un angle dévalorisant. Le reste je l'ai trouvé ... dans l'histoire de France. je sais ça étonne toujours un peu! cà sent le réchauffé nationaliste. Mais bon, la construction identitaire est un écheveau compliqué et fragile. Pour faire court disons que pré-adolescent à l'âge de 12 , 13 ans, la lecture d'Aimé Césaire racontant la vie de Toussaint Louverture a joué un rôle largement aussi déterminant que les disques de Stevie Wonder pour me bâtir un imaginaire black de rêves en couleur qui venaient équilibrer ma condition de petit français pas tout à fait blanc mais un peu quand même. J'ai ensuite creusé le sujet en choisissant de faire des études d'histoire qui m'ont permis d'exhumer tous ces métis , blacks et autres "évolués" qui colore notre "french touch" d'un parfum exotique, hélas trop souvent oublié. En vrac les Alexandre Dumas, Chevalier de Saint-George, Ismaîl Urbain et Colonel Dodds m'ont aidé autant que James Brown et les Comodores dans ma quête identitaire destiné à combler le vide laissé par ce satané "inconnu" . Cet inconnu , ce mystère affiché par mes gênes reste un souci. j'ai deux enfants qui doivent à leur tour gérer cet héritage ombre et lumière. Nulle doute que dans le "metisseland" qui nous sert à tous de référence sublimée, les sous-continent " père inconnu ou mal connu" est un item caché qui mériterait d'être exploré plus systématiquement. A suivre donc pour filer des guidelines à nos petites soeurs et petits frères.

J’ai une fille métisse de 10 ans, elle a beaucoup souffert de racisme quand elle était scolarisée. Nous vivions dans un petit village ou nous étions la seule famille mixte. Elle était mise à l'écart car elle est "marron et venait d'Afrique". Le souci venait aussi des parents. Pas un bonjour et si je n'abordais pas les parents personne ne me parlait. Finalement, on a déménagé. Elle est maintenant scolarisée en plein centre ville d'une ville plus grande, elle ne se plaint plus. Je crois que le quotidien des enfants métis change en fonction du milieu dans lequel ils baignent. Il faut veiller à la mixité pour qu'ils puissent ne pas se sentir "seuls au monde". Auparavant étant petite elle croyait qu'elle était la seule métisse du monde !!!

Je m'apelle Esther M. j'ai 26ans et je souhaiterai moi aussi apporté mon témoignage, car en lisant ceux déjà postés sur le site j'ai été tour à tour ému, en colère et je me suis reconnu dans nombreux des témoignages. Je suis née d'une maman Française et d'un papa Congolais (République Démocratique du Congo) en France il y a 26 ans, dans une petite ville du sud de la France. Alors quand on est petit on ne se rend pas bien compte de pourquoi on est différent, pourquoi les autres vous voient différemment, a l'époque de l'école primaire on était deux métisses moi et ma soeur et il y avait quelques enfant d'origine d'afrique du nord.... Heureusement avec une maman qui vénère la beauté de ses petites métisses la vie est plus douce. Des professeurs bien sympa qui aime l'Afrique et les voyages, on ne se sent pas trop différente en tout cas dans le mauvais sens du mot!!!!!! Et puis on grandit on arrive au collège et là la vie change on grandit et les adultes deviennent plus méchant, tu es victimes de quelques insultes, on te délaisse parfois et là tu ne comprends pas pourquoi! On te demande ou tu es né et toi tu réponds en France tout bêtement et tu cites ta ville car tu n'as jamais déménagé. Mais les gens insistent et te demande mais tu as bien des origines tu n'es pas d'ici??? (METISSLAND je suppose qu'on crée un nouveaux pays qui n'en serait pas un mais ou on ne serait jamais étrangers.) Et puis par chance je trouve des personnes sur ma route qui m'apprécie pour moi, ce que je suis mais aussi pour mes origines et ma famille dans sa diversité et sa multiculturalité. J'ai su tirer, ce qui selon moi, représente le meilleur des deux cultures qui m'ont bercées! Dans tous les cas je ne renierai jamais mes origines (en même temps ce serait difficile vu mon nez épaté et mes cheveux hyper frisés), elles doivent représenter un atout. Il est clair que le chemin n'est pas facile, semé d'embuche, mais on trouve toujours des personnes prêtes à vous aimer telles que vous êtes Je suis depuis 8 ans avec un français (d'origine sicilienne et allemande): mon plus grand cauchemar: que mes enfants soient blancs!!!!!!!!!!!! J'espère de tout coeur que nous seront le fruit de métissage et que nos enfants seront se beaux métiss mais visible!!!! En effet je porte ma couleur café au lait avec fierté, et mes sons afro-caribéens font vibrer tous mes amis!!!! Il est difficile de se trouver une place quand les autres nous considère de nulle part, en même temps nous sommes tels que nous voulons que les autres nous voient. Si vous êtes convaincu de ce que vous êtes, les autres le seront forcément aussi!!! Alors à vous de savoir qui vous voulez être, mais une chose est sur au final je suis persuadée que pour ma part être métisse c'est plus un atout qu'une croix! Et merci encore pour ce magnifique site et vos actions.

Je suis tunisienne (100%) et mon mari français du nord de la France (100%). Notre future fils (qui va naître en fevrier!!) sera donc métis. Il a les deux sangs et les deux cultures. Nous voulons lui donner un prénom mixte et lui apprendre les deux langues et les deux cultures. Chez nous, tout est mélange . Moi j’ apporte mes épices, les couleurs de mes origines et mon mari les siennes. Le métissage est un voyage permanent à travers plusieurs pays et cultures. Il y a ses contres mais c’est surtout très enrichissants. Vive le métissage.

Je suis métis franco-sénégalais, trop ceci pour les uns, trop cela pour les autres...quand j'entends certains dire que tout le monde est métis, qu'il n'y a pas de problèmes, qu'on se fait des idées... je rie jaune, manque de considération, et rejet de nos expériences...je pourrais écrire des heures sur le sujet mais la vérité c'est que je suis un peu écoeuré...Merci á votre association en tout cas, car NOUS EXISTONS!!!!

Je suis italienne martiniquaise et je vais pas dire que je le vis mal car mes amies m'ont très bien acceptées mais lorsque je suis avec des antillais ils me considèrent comme "bounty" (extérieur noir intérieur blanc) ça les fait bien rire. Maintenant lorsqu'ils m'appellent bounty, je leurs dis que je suis "beige ou encore grise" en leurs expliquant que je suis fiere d'etre le résultat d'un noir et d'un blanc... Mais c'est vrai que c'est quand même dur de vivre comme ça car j'ai l'impression d'être rejeter surtout par les antillais et ça je comprends pas pourtant, je comprends le créole mais je n'ai pas l'impression d'être accepté par les noirs.... voila


Je suis noire (Haïtienne, née en Haïti mais adopté il y a déjà 28 ans, donc très francaise) et mon ami est blanc. Nous ce fût plus sa famille au début qui était ''surpris'' mais cela fait 8 ans que je suis avec mon ami et maintenant aucun problème. Nous avons une petite fille de presque 4 ans. Elle fait tourner des têtes bien entendue puisqu'elle est métisse, mais souvent c'est très positif. Moi où les gens me regardent le plus c'est surtout lorsque je parle. Je n'aie aucun accent haïtien, je m'exprime très bien en français donc le monde reste un peu surpris. Pour le reste jamais nous n'avons eu de regards déplacés, du moins, pas devant nous.

Mon père est métropolitain parisien de souche (Clone de Joe Dassin) ma mère guadeloupéenne typée Coulie (elle-même de père originaire d'Inde et mère d'Afrique) Je me suis senti métro car élevé ici, mais en grandissant le racisme ambiant a été plus insidieux, surtout que selon ma coupe de cheveux je peux passe du maghrébin au pakistanais avec tous les clichés que ça comporte. La considération je dois aller la chercher au quotidien. Heureusement que ma belle-famille est très intelligente, avec mes proches ça fait 10 personnes qui connaissent mon histoire, mais qu'est ce que c'est que 10 personnes parmi tant de personnes ? Ma plus grande victoire c'est que ma fille ne soit pas typée comme moi,je l'ai compris il y a peu, elle "s'éclaircit" ses cheveux sont fins et châtain avec de belles boucles. J'ai le sentiment d'être indirectement revenu sur les rails (de quoi ?) de la voie que mon père a tracé et dont j'ai déraillé involontairement. Je souhaite qu'elle ait une enfance et une vie d'adulte plus sereine qu'elle ne l'a été pour moi. Je me reconnais un petit peu dans les propos de Levy(voir témoignage plus bas ), pourtant je suis 100 % français.


Je suis né à paris. Mon père est Camerounais, ma mère Française. Je suis le fruits d'un parfait mélange. Je suis typé maghrébin. Je ne peux pas aller dans la partie Camerounaise à cause de ma couleur et quand je vais dans la partie de ma mère je suis toujours le seul à avoir des origines visibles. Je ne sais pas si je peux me rapprocher du Maghreb car je n'ai pas leur culture et en plus je suis athé. Dans, ce pays on me demande toujours mes origines. Pendant longtemps j'ai répondu je suis Français cependant, ils insistent toujours alors maintenant je dis direct que mes origines sont Camerounaise. De plus je ne me considère plus français et n'aspire qu'a une chose quitté ce pays pour vivre au canada par le billet de mes d'études. Suis-je seul à penser qu'en France il est quasi impossible de rapprocher toute les couleurs afin d'en faire un pays digne de son slogan républicain?

Petite anecdote de rentrée: Ma femme est mexicaine, je suis français et nous avons un petit garçon qui vient de rentrer en cp. Lors de cette rentrée je tenais absolument à ce qu'il soit habillé "classe" , petite chemise, jean bleu foncé, bien peigné etc...à la grande surprise de ma femme qui elle voulait qu'il soit "confortable" en survetement basket...Evidemment nous nous sommes quelque peu disputé. Résultat il est allé à l'école "classe" le matin et "décontracté" l'après midi Petit clivage culturel donc puisque si en France on tient à faire bonne impression lors de la rentrée et que cette dernière représente un évenement quasi officiel, au mexique on est plus pragmatique... Etre un couple mixte ce n'est pas une synecure 🙂

Je suis née à Marseille de maman martiniquaise et papa né dans l'Aisne Grande fièrté d'être métisse car cela prouve qu'il y'a des êtres qui peuvent s'aimer sans faire de distinction de couleur, c'est ce qui est merveilleux dans le métissage. J'ai la couleur café au lait, souvent on pense que je suis maghrébine alors je me sens comme un caméléon qui se fond dans tous les décors C'est ça la grande richesse, attiser la curiosité des autres car on demande souvent mes origines. C'est une part de mystère que j'aime cultiver. Je me souviens lorsque j'étais enfant on me questionnait "mais pourquoi ta maman est noire et toi tu es clair de peau?" ... L'innocence des petits enfants ... 🙂

Je suis née en Normandie, en 1946, d'une mère Normande et d'un père GI Afro-Américain de Chicago débarqué en 1944 et reparti quelques mois avant ma naissance. Seule personne de couleur dans une petite ville normande dans les années 50, je ne m'étends pas. Ma mère m'a élevée seule dans un contexte extrêmement difficile, essayant de m'inculquer quelques rudiments de culture Afro-Américaine et bravant tous les préjugés. J'ai quand même fui la Normandie à 19 ans pour Paris où je vis toujours. Pour comprendre l'origine de ma couleur, je suis remontée jusqu'à l'Afrique, et bizarrement, me suis sentie vraiment chez moi qu'aux Antilles, notamment en Guadeloupe. C'est pendant un séjour là-bas que je me suis décidée à rechercher mon père avec le peu de renseignements que j'avais. Je ne l'ai hélas pas retrouvé car il était décédé depuis peu, mais j'ai pu visiter son appartement de Chicago, ai rencontré là-bas des membres de ma famille. J'ai appris qu'il n'avait pas eu d'autre enfant que moi, mais que la famille américaine avait entendu parler de ma mère et de moi. J'ai appris aussi que ses médailles militaires faisaient de lui un héros de la guerre et je suis très fière de lui. Je plains les gens tristement renfermés en eux-mêmes qui s'accrochent à des valeurs dépassées, veulent "situer" une personne par rapport à sa couleur et à son origine pour afficher une quelconque supériorité. Jalousie, cruauté... Tant pis pour eux.

J'ai 48 ans, je suis issu d'une famille dont le métissage a commencé juste après le 1ère guerre mondiale. En effet, mon arrière-grand-père était un Tirailleur Sénégalais. Après s'être battu pour "sa patrie" et en la mémoire de ses ancêtres "les gaulois" (un peu d'ironie). Il s'est marié avec une blanche dans la région havraise. Je pense que vous pouvez imaginer ce que pouvait représenter un mariage mixte en ce début de 20ème siècle. Subir le poids de l'ignorance, les injuries racistes, la discrimination ne pouvait qu'engendrer une peur de ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain. De ce mariage, sont nés quatre enfants dont ma grand-mère (Diana Mamadou Samba), métisse mais qui a vécu avec le surnom de "négresse" jusqu'à la fin de ses jours. Je n'en ai aucun souvenir puisqu'elle est décédée accidentellement 1 an après ma naissance. A son tour, elle a mis au monde neuf enfants issus d'un mariage avec un italo-hongrois (ça va, vous me suivez ?) dont ma maman, née en pleine seconde guerre mondiale (1940). D'apparence, elle est blanche même si elle est légèrement mate de peau et malgré tout, elle a aussi subi durant son enfance les railleries et la méchanceté des imbéciles et se faisait aussi appeler "la négresse" (ainsi que ses soeurs d'ailleurs). Et là, rupture dans le métissage puisque ma maman a épousé un "pur" normand, un cauchois (pays de caux) ancré dans ses traditions. Mon père, fils d'un artisan et d'une commerçante plutôt traditionnalistes catholiques, fût pratiquement banni de sa famille lorsqu'il annonça qu'il allait épouser ma mère. Au fil des années les choses s'apaisèrent mais ma grand mère paternelle eût beaucoup de mal à m'accepter car mes deux frère étaient blonds et j'étais brun à la peau mate et aux yeux bleus et à mon tour, j'ai eu le droit au "doux" surnom de "négro". Pour ma part, j'ai cultivé ce métissage, même si je dois reconnaître qu'il est très faible pour moi mais je l'ai toujours revendiqué. Je n'ai sans cesse répété l'histoire de ce villageois sénégalais venu se battre dans les tranchées pour un pays qui finalement l'a rejeté ! La vie fait parfois arriver des bonheurs inattendus. Etant curieux de la culture des peuples, j'ai posé mes pieds, il y a 7 ans sur l'île de la Réunion. J'y suis allé parce que je savais que cette île est l'exemple du brassage des cultures, des religions et des origines. Je ne fût pas déçu, loin de là ! Quelle merveille ! J'en ai pris plein la vue ! Je suis athée mais je respecte les croyances et voir une église catholique à côté d'une mosquée et d'un temple malbar et quelque chose que je n'avais jamais vu ailleurs (peut être que ça existe, mais moi, personnellement, je n'avais pas vu), voir tous les noirs (cafres), les chinois, les arabes (zarabs), les malbars (indiens), les malgaches, les blancs (les yabs sont les blancs réunionnais d'origines) et les "zoreils" (blancs venant de métropole) se côtoyer le plus simplement du monde, avec respect m'a apporté une paix intérieure et enfin le soulagement de me dire "oui, ça existe, c'est possible". N'étant pas pressé de rentrer en Métrople, j'y ai passé un moment car je suis tombé amoureux de cette île, et surtout d'une de ses habitantes. Alors, notre bonheur fût que de notre union naisse un petit zoréol, Robin.. Un nouveau petit "négro" dans la famille...

Je m'appelle Sarah, j'ai 31 ans. je suis métisse. Mon père est Guadeloupéen et ma mère métropolitaine. Je suis née en France, mais j'ai choisi de vivre en Guadeloupe, cela fait huit ans maintenant. mon métissage représente toujours une énigme pour moi et pour les autres. tout simplement parce que mon métissage est "subtil". mon père étant déjà métissé, je suis née très peu typée. Assez typée toutefois pour que l'on me demande d'où je viens quand je suis en métropole. en général, on pense que je suis nord africaine. J'ai souffert un peu à l'école où l'on se moquait de mon nez ou de mes cheveux "à la jackson five" . Sauf qu'une fois en Guadeloupe, je constate que peu d'Antillais me prennent pour une métisse. je passe quasi systématiquement pour une métropolitaine. Sauf certaines fois, à ma grande surprise, mon métissage semble une évidence. Souvent par des personnes qui ont des métisses dans leur famille et qui en connaissent les subtilités. Mais tout ceci est perturbant, car je me sens antillaise et personne ne me considère comme telle. en France, je ne me sens pas vraiment chez moi. Au final, j'ai du mal à savoir qui je suis et à quoi je ressemble. D'autant que mon père ne m'a pas appris le créole. j'ai appris en vivant en Guadeloupe, mais je ne pratique pas beaucoup, par peur des moqueries. Je ne sais pas si d'autres métisses ont vécu cela. c'est assez étrange comme situation. Mais dans l'ensemble, je me sens parfaitement intégrée en Guadeloupe. Très certainement parce que je me sens antillaise et les gens le sentent. Merci d'avoir créer cette association... Très belle initiative.


Je suis vieille.... métisse. Mon père, guinéen est venu ou plutôt a été rapté dans son village pour défendre "son pays, la France". Née en 1946, j'ai toujours été la seule tache dans les classes d'école, dans les boites de nuit, terrasses de café, cocktails, jusqu'aux années 60 où apparurent dans la rue les enfants de Camerounais et autres Africains. Pour moi cette solitude fut à la fois difficile et merveilleuse en ce sens: moquée par les imbéciles et adorée par les groupes à part, les homosexuels surtout avec qui je me suis liguée contre l'imbécilité. Ma négritude c'était leur homosexualité. J'ai souffert. Eux aussi. Mais quel bonheur de devoir se construire sans modèle. Les mannequins noirs n'avaient pas encore fait leur apparition, glorifiées par COURREGES, St LAURENT. J'ai adoré la mode. J'ai vite compris que l'on ne se moque pas de l'élégance, aussi mes vêtements étaient une barrière. Si je revenais à la vie je voudrai être ainsi, couleur caramel.

Mon père et Réunionnais et ma mère de Dijon c'est vrai que la France à un sérieux problème avec le métissage parce que mon père et de peau très bronzé et ma mère très blanche du coup moi j'ai hérité de cette peau blanche!!! Quand je dis à une personne que j'ai des origines de la Réunion on me sorts mais tu n'es pas NOIRE et depuis quand il sont tous noir sur les îles??? !!!! ça n'a jamais été le cas, il y a multi origines partout alors il faut arrêter de mettre des préjugés!!! Moi, je sais que mon île et ma fierté et ce qui a fait ma force de caractère. D'ailleurs en faisant un peu mon arbre généalogique je me suis rendu compte que j'ai des ancêtres Portugais, que tu bonheur!!!! Et depuis j'ai fondé ma propre famille avec un Italien alors voici un bel exemple de métissage

Malheureusement chez beaucoup de personnes quand tu mets une goutte de couleur dans de la peinture blanche, ce n'est plus du blanc. Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre. Je bosse même avec un âne qui croit qu'aux Antilles on ne mange pas de porc !

Le métissage, est bien plus qu'un symbole de l'évolution humaine, c'est aussi celui l'amour entre deux cultures, entre deux êtres qui s'aiment pour ce qu'ils sont, pour leur différence, le partage des valeurs de leurs origines, le respect de leurs racines...


Je suis métisse dont les origines partent de l'Inde, la Martinique et la Sicile....Je fais partie d'une famille de 7 enfants dont nous ne sommes que deux à être "sortis" couleur café, je suis la seule à avoir les yeux noisettes mes frères et sœurs ont les yeux bleus ou verts. Tout cela Pour dire que la diversité, la différence et trouver ca place en tant que métisse j’ai très vite saisie ce que cela peut vouloir dire…D’une évidence à un combat, savoir d’où l’on vient c’est savoir où l’on va.



Coucou, mon père est d'Equateur ma mère alsacienne!! Le métissage pour moi c’est une fierté et une ouverture sur le monde.

Je suis moi-même métisse vietnamienne et italienne !! Mes parents étant eux même issus du métissage et mon mari est réunionnais. Ce vrai qu’il est parfois difficile pour nous de nous situer, et c'est d'autant plus délicat que les gens nous rappellent souvent notre particularité. Mais malgré cela, je continu de penser que le métissage est la plus belle chose qui soit car ce sont des cultures qui se mélangent et qui donnent une ouverture sur le monde. Nous avons un enfant (Lucas) qui a 4 ans et qui fait notre joie.

Ma mère est une blanche (pour résumer) et mon père martiniquais. J’ai longtemps souffert d’un problème d’identité , heureusement depuis c’est devenu une force ! Je crois surtout qu’être métis est un extraordinaire exemple de tolérance.

En ce qui me concerne, je suis métis français/ sénégalais. Même si je suis fier d'être métis, parfois il est difficile de se faire accepter. En effet, pour les blancs, je suis noir et pour les africains je suis un "bounty". Tout ça pour dire, que ça m’arrive de penser (heureusement pas souvent !!) qu’ être métis est un handicap plutôt qu’un enrichissement.

Je suis métis tunisien - français. Je pense qu’aujourd’hui les mentalités évoluent et c’est tant mieux !Nous les métis ne vivons plus notre double culture comme un frein. Au contraire, il faut être fière de ses origines et ne pas les renier. Si tu veux savoir qui tu es, regarde d'où tu viens.


Moi je ne suis pas métisse de peau mais métisse de culture, française d'origine espagnole. Il m’est parfois difficile de me situer quand on est à cheval entre deux cultures. C'est sur cette base fragile que repose mon identité. En plus, les gens aiment bien mettre des étiquettes claires : tu es l’un ou l’autre (et jamais les deux ensembles !). En France on me renvoie toujours à mes origines, tandis qu'en Espagne je ne me sens pas chez moi. Bref, je pense qu'effectivement il n'est pas facile d'être un enfant de couple mixte, notamment pour la construction identitaire.

J'ai aujourd'hui 19 ans et je me définie comme étant une métisse de troisiéme génération. Ma grande mére maternelle est métissée Chine Italie -je croie- ma mére est métissée Chine, Italie, Sénégal et ma sœur jumelle et moi sommes métissées Chine, Italie, Sénégal, France -mon pére étant un français caucasien-. J'ai passée une grande partie de ma vie dans les îles -Réunion et Saint martin- Plus petite, quand ma mére venait me chercher à l'école, mes camarades affirmaient que j'étais adoptée et nous appelaient "les blanches". A mon arrivée en France, la majorité des personnes que je rencontre me prenne pour une arabe, avec tous les clichés que cela comporte -"j'adooooooooooooore l'Afrique du nord, mais dite-moi votre père est gentil avec vous?"-. Ma famille étant disséminée aux quatre coins du globe et une partie -famille maternelle- étant particulièrement raciste -ma grand mére maternelle n'a jamais voulue nous voir- j'ai perdu une très grande partie de mon métissage, de ma culture et de mes origines -je ne suis par exemple jamais allé au Sénégal- Ma mère nous a fait involontairement souffrir en dévalorisant considérablement le coté caucasien de notre métissage. Je tenais à témoigner pour soutenir toutes les personnes qui existent sans savoir d'où elles viennent, qui ne sont bien nulle part, comme déracinées. La transmission de la culture est très importante car c'est notre force, sans elle il ne nous reste plus que notre métissage -ce qui est magnifique!!!!, et un monde d'interrogation. Je me suis reconnue dans beaucoup de témoignages et je soutiens votre association de tout cœur, car grâce à elle, on se sent mois seul;-)

Quand j’étais enfant, je me sentais différent des autres : ma couleur de peau, mes yeux, mes cheveux, ma façon de penser. Je ne ressemblais à personne, ni à ma mère, ni à mon père et je me sentais seule. A l’adolescence j’ai su que j’avais été adopté à l’âge de 4 ans, que j’étais né en Cambodge et que mes parents biologiques m’avaient abandonné. Mes parents adoptifs ont eu beaucoup de difficultés à expliquer mon passé, malgré mes demandes réitérées. Ils m’ont conseillé de passer à autre chose. J’ai essayé en vain. Quelques années plus tard, je savais qu’il y avait quelque chose qui me manquait : Pas une famille mais quelqu'un qui m’accompagne dans mes recherches, en ne se sentant pas menacé par mes origines. Je commençais à consulter des sites qui portaient sur ma culture, sur mes origines, mon pays…. ! Si je souhaite témoigner aujourd'hui, c'est parce que je veux briser ce mur du silence et ignorance qui m'ont fait souffrir. Je pense que beaucoup de parents adoptifs se demandent s'il faut ou non faire vivre l'enfant dans une double culture. Mais il vaut mieux simplement observer avec quelle facilité cet enfant issu d'une autre culture s'insère dans la nôtre et en tirer les conclusions qui s’imposent. Le fait qu'un enfant adopté cherche à en apprendre sur ses origines ne veut en rien signifier qu'il s'assimile mal la culture d'adoption ou qu’il rejette sa famille. Aujourd’hui je peux enfin dire, après beaucoup années de recherche, des conflits identitaires, de solitude et douleur, que j’accepte et revendique ma double culture comme une fierté.

Quand j'avais 4 ans, je vivais une vie parfaitement normale. J’étais en primaire et mon frère au collège, un soir ma mère n’est pas venue nous chercher à l’école, du coup on est rentré a pied de la maison. La porte était fermée. On a attendu notre père devant la maison. Mon père arriva choqué parce que nous n’étionspas avec notre Maman. Mais malheureusement elle ne rentra jamais. Elle nous avait abandonné. Ma mère était (est ?) sénégalaise et elle n’était pas prête pour une vie de famille, et moins encore pour vivre loin de son pays et des siens. Mon père (aujourd’hui est décédé) n’a plus jamais parlé d’elle à la maison, il a détruit tout ces photos, nos souvenirs…. car il l’a détesté : elle et son ‘maudit’ pays comme il disait… Les années ont passé et malgré la souffrance, j’ai pu fonder une merveilleuse famille avec mon mari, Kamel, qui est marocain. On a deux beaux enfants qui vivent avec fierté leur double culture. Et à ma plus grande surprise, cette double culture de mes enfants me rappelle souvent aussi ce que je n’ai pas eu, ce que j’ai perdu. Les gens quand ils me voient, ont souvent cette image de « métisse » ou d'Africaine ( mon père étant blanc et ma mère noir). Ils pensent à tort que j’ai la double nationalité, la double culture. Cela renvoie une image qui n’est pas la mienne. Dans ma vie, l’origine africaine n’a pas vraiment de sens – sinon qu’on le sait à cause de la couleur de ma peau. Je regrette depuis toujours de ne pas avoir reçu cette double culture, de ne pas avoir eu une enfance africaine... Aujourd'hui, j'ai plutôt conscience de ce que c'est de ne pas en avoir, de ce que représente un métissage tronqué dont on n'a que les apparences. Heureusement, mon avenir c’est celui de mes enfants, et j’essai au jour le jour de ne pas commettre les erreurs de mes parents.

Je suis une mulâtre de 50 ans . J'ai suivi avec bcp d'attention l'émission sur france 2 concernant les couples mixtes. C'est curieux comme même les personnes concernées ne parlent que de double culture. En ce qui me concerne, je parle de TRIPLE culture. En effet la culture métisse ne peut être enseignée par les parents, elle ne peut l'être que par d'autre métis, expliquant le métis amputé(celui qui fait un choix) le métis "héritage esclave "(qui a développé sa propre culture ex: antillais , afroaméricains.....), l l'adulte métis revenchard(qui justifie une partie au détriment de l'autre) en fait ses propres parents. Mais surtout il permet d'éviter les écueils de langage(je n'ai jamais rencontré d'incolores, que signifie de couleur?) Mais aussi le positionnement, comment contrer le fameux NOUS ou VOUS de l'interlocuteur surtout si il est proche. En bref je prône et défends une culture propre aux métis et crois qu'il est indispensable qu'un couple mixte s'adjoigne une identité métisse dans sa vie: le 3ème modèle culturel.

Je suis française, maman d'une magnifique métisse Franco-sénégalaise, Maïwenn, 17 mois, née à Kabrousse (petit village de casamance au sénégal) qui dans cette maternité de brousse, personne n'avait jamais vu une blanche accoucher ! En vivant au Sénégal depuis 3 ans, mon entourage et les enfants du village appelle encore ma fille "Toubab" (blanc), je leur pardonne car je sais que c'est une forme d'ignorance et que les parents eux-mêmes ignorants ne peuvent pas éduquer leurs enfants... Je suis très heureuse car à travers mon témoignage et ceux des autres, nous entrons dans une ère ou d'ici quelques années, le métissage existera partout !!! Chaque école ou village gardera une noté colorée ! A travers ma fille et son père, l'apprentissage de la culture dans son sens profond permet de creer une force multipliée par deux ! Et ce que je souhaite, que tout les parents d'enfants métisses leur enseigne quand dans chaque culture il y a une force à puiser. Egalement, il faut essayer, par tout les moyens de lui faire découvrir ses deux cultures en voyageant et en connaissant les familles des deux côtés dès le plus jeune age. Ce sont des repères très valorisants par exemple de dire que j'ai une grand-mère noire et une blanche, chacune avec ses méthodes, ses conseils et ses cadeaux ! Au lieu de dire qu'on ne sait pas d'ou ou vient, on peut apprendre à son enfant à multiplier tout par deux ! Et il pourra choisir ce qu'il préfère à chaque fois que cela l'arrange..

Je suis un vietnamien habitant à Quimper depuis sept ans . Ma femme est bretonne et nous avons un garçon de trois ans. Il a fait sa rentrée en petit section cette année.. A la maison ma femme lui parle en français et moi en vietnamien. Il faut préciser qu'il comprend très bien le vietnamien mais il ne le parle pas. En revanche, il construit clairement ses phrases en français. Malheureusement, le deuxième jour de classe, la maitresse m’a fait des remarques sur le fait de que notre fils ne lui avait pas parlé. Je lui ai expliqué que c'était à cause de sa timidité et qu'il lui fallait un peu de temps (elle m'a demandé aussi quelle langue je lui parlé à la maison) . Et puis, cette semaine la maitresse m'a interpellé encore au sujet de mon fils en me disant clairement que pour améliorer son acquisition du language , c'était mieux de lui parler au début uniquement en français ". Je me suis senti discriminé et déçu du système éducatif française. Je ne m'attendais pas à ça. De tout façon, je continuerai à parler ma langue, même si la maîtresse de mon fils continue à me faire des remarques.

Je suis Myriam d'origine franco-camerounaise( mère blanche et père noir), depuis toute petite j'ai toujours considéré mon métissage comme étant un boulet. Je suis en perpétuelle interrogation sur moi même, je me pose beaucoup de questions sur mes racines, sur mon identité ; Suis je blanche? Suis-je noire ? Suis-je française? Suis je camerounaise ? Ma double culture est une entrave à la confiance en moi…Lorsque certaines personnes me demandent mes origines , je suis souvent très mal à l'aise, car je n'ai pas encore trouvé ma place.



Je suis métisse d'un père blanc et d'une mère noire. Souvent, je m'interroge sur les petites réflexions non anodines que lancent nos familles. J'ai longtemps vécu en métropole et j'allais en vacances en Guadeloupe. Ma grand-mère (du coté de ma mère) qui habitait là-bas, me disait souvent, « tu es mignonne dommage que tu ne sois pas noir » . Elle marquait clairement une différence entre mes cousins et moi, dès qu'une bêtise était faite, c'était ma faute. En plus, pour empirer la situation, je ne parle pas le Créole ! Plus grand, les choses sont devenus plus dures : j'ai entendu des commentaires racistes comme « nègre-à-blancs » ou encore « bounty ». Le rejet envers moi, devenait flagrant plus je grandissais. Dans les réunions familiales, ils parlaient fort en créole et riaient encore plus fort, comme par provocation, du moins c’était mon impression. Et puis il y avait les remarques permanentes contre les blancs: « Ils ne savent pas danser », « ils marchent vite, sont toujours pressés », « ils ne pensent qu'à travailler », « ils sentent mauvais ». Sans oublier d'autres, plus péjoratives encore. Et moi je me sentais aussi visée. Alors, à la fin, une fois adulte j'ai décidé de ne plus retourner aux Antilles. Je pense que là-bas, peut-être lus qu’ailleurs, il y a une réelle classification des personnes selon la couleur de peau. Malheureusement, mes parents n'ont pas su me protéger, ni trouver les mots. Alors j'ai du trouver les miens et m'éloigner de tous ses souvenirs de souffrance.

Bonjour, merci pour votre site et tous ces témoignages. Je me décide donc à mon tour à vous conter cette petite histoire personnelle: Métis d'un père guadeloupéen et d'une mère lilloise, a l'age de 13 ans je jouais au football dans un petit club.J'étais le seul métis de l'équipe et régulièrement je me faisais insulter sur les terrains par mon adversaire direct "sale noir, bamboula, retourne dans ton pays etc..." Evidemment, c'est moi qui me faisais expulser du terrain car l'arbitre n'entendait pas les insultes, il ne voyait que ma réaction (qui n'était pas sans violence c'est vrai)...La saison suivante, écœuré de me faire insulter et surtout qu'on me dise de ne pas m'énerver et de ne pas répondre, je décide alors de changer de club pour rejoindre un club "communautaire " d'africains en pensant "au moins si on m'insulte toute l'équipe sera là et l'union faisant la force j'aurais moins de problèmes...Sauf que j'ai du affronter la discrimination de mes propres coéquipiers...Quand il m'arrivait de louper une passe à leur intention ou de louper un but (oui oui c'est vrai j'étais pas Higuain), j'ai souvent entendu "Tu joues vraiment comme un blanc toi! " ou des remarques du type "va dire à ton frère l'arbitre de se calmer" ou "pourquoi on a accepté un blanc dans l'équipe?" Evidemment ce n'était pas agressif ni vraiment méchant mais à la longue c'est devenu usant...Je n 'étais ni noir ni blanc...L'année suivante j'ai rejoint un club d'antillais, c'était beaucoup mieux...Sauf que ne parlant pas créole je ne comprenais rien, ni aux instructions de l'entraineur, ni à ce que me disaient mes coéquipiers, ni pendant la 3em mi-temps...J'ai pris le parti de faire semblant de comprendre et de hocher la tête le plus souvent (j'avais du mal à assumer ne pas savoir parler créole, merci papa). Je jouer les taciturnes solitaires pour ne pas trop parler alors qu'au fond de moi je bouillonnais...Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui je fais du karaté:-)

Anecdote de Noël. Originaire de Martinique , je suis marié avec une toulousaine et nous vivons à Paris. Depuis 2 ans nous avons une adorable fille métisse Vanessa. Jusque là tout va bien 🙂 . Il y a quelques années, pour la première fois nous avons fêté noël avec les deux familles. Mes parents sont venus de Martinique et mes beaux parents de Toulouse. Auparavant ma femme ma fille et moi vivions à l’étranger (Mexique) et nous avions passé nos 2 derniers noël tous les 3. C’est vrai que la famille nous manquait. Nous étions donc très heureux à l’idée de passer les fêtes tous ensemble d’autant que nos deux familles ne se sont pas vus depuis notre mariage. Alors que nous nous attendions à l’ambiance magique de Noel, un peu a la Disney, c'était plutôt la guerre …A cause du père Noel ! En effet, mon père et mon beau père étaient tellement contents de passer noël avec leur seule petite fille que les 2 ont insisté pour faire le Père noël. On pourrait trouver ça mignon si ce n’est que les arguments des 2 sont déplorables, d’un côté le père de ma femme : « Je ressemble plus au père Noel, en plus je suis blanc, on n’a jamais vu un père noël noir, c’est pas crédible » De l’autre mon père « Il faut absolument que ce soit moi pour montrer à Vanessa que le père Noel est noir, black Power ! » Bref entre les arguments racistes de l’un et les arguments activistes de l’autre (je préfère ceux la en fait), l’ambiance a été tendue dans la famille . La prochaine fois on retourne au Mexique ;-)…

Alors , je me présente , Diana , issu d'une mère turc-mongole et russe et d'un père Angolais , née en Russie , ayant grandit là jusqu'à mes six ans et ayant passé le reste de mon existence dans ce plat et pluvieux pays qu'est la Belgique . Je ne connais principalement que ma famille maternelle , qui n'a jamais manifesté du racisme à mon égard , au contraire j'étais la chouchoute car le seul enfant de la famille à sortir de l'ordinaire ( il faut préciser que ma famille est doté d'une ouverture d'esprit que bon nombre de personnes en possède peu ou voir pas ) . Ma mère a cependant du quitter la Russie pour moi car mon avenir là-bas aurait était tout simplement nul , sans aucune possibilité d'avoir un emploi correcte ou ne fusse qu'un minimum de respect de la part d'une grande majorité de la population . Je garde d'ailleurs certains souvenirs d'enfance qui sont l'exemple même du nationalisme et de l'ignorance de la plupart des russes , dont un en particulier qui s'est déroulé lorsque j'avais accompagné ma grand-mère au marché et qu'une bonne femme lui a dit d'un ton narquois '' Vous l'avez trop laissé frire au soleil ou c'est de la saleté ? " , il y'en a bien d'autres mais je n'ai strictement aucune envie de réveiller des Démons maudits ... Lors de mon arrivé en Belgique , je ne me souviens pas avoir été victime d'une quelconque discrimination encore au contraire j'étais la préférée des professeurs qui fondaient tous pour mes petites bouclettes et mes yeux légèrement bridés , c'est en grandissant et en rentrant en secondaire que j'ai pu constaté un racisme certe caché et hypocrite mais hélas bien présent , ce qu'à douze , treize ans j'avais du mal à comprendre , car je me considérais avant tout comme européenne et ne voyais par conséquent pas ma différence ce qui a évidement provoqué chez moi un tas de comportements stupides d'une noire en plein complexe d'infériorité ... La plupart de mes amies étaient blanches et je ne voulais sortir qu'avec des garçons blonds aux yeux bleus, et faire tout comme mes amies (oui de la véritable aliénation mentale ... ) de plus rajouté à cela une mère égoïste et alcoolique qui malgré ayant eut un mari noir avait toujours des préjugés sur les noirs ( en particulier sur les hommes noirs ) , ne supportant pas que sa fille prenne trop de couleur , et les " soit disant " copines qui ne vous considèrent pas comme l'une des leurs à part entière et ont tendances à vous rabaissez , je ne vous raconte pas ce que cela provoque chez une ado de cette age , j'ai d'ailleurs à ce moment là commençais mes fugues , à boire et à faire tout et n'importe quoi , d'une part pour me sentir exister , pour fuire cette mère que je haïssais et que j'aimais à la fois , pour alarmer les gens autour de moi , pour oublier ce beau-père qui m'a enlevé mon innocence , et d'autre part pour me laisser mourir tout simplement ... A 15 ans j'ai reviré de bord et me suis mise à m'intéresser à l'Afrique , à son histoire , à ses richesses , à sa culture , et bizarrement bien que n'ayant pas connu mon père je me suis sentie beaucoup plus proche de cette culture , je me sentais NOIRE et FIÈRE d'appartenir à ce peuple et à ce continent magnifique , j'avais des amis noirs , et ai rejeté tous mes amis blancs hypocrites , je me sentais à ma place , je me faisait des nattes , je suppliais à une de mes amies congolaise de m'apprendre à parler le lingala , et je suis tombé raide dingue de son meilleur ami , congolais lui aussi . J'ai vécu avec ce garçon , prénommée Glaudy , une relation douloureuse et conflictuel , sa mère étant une africaine avec une ancienne mentalité ne supportait pas de voir son fils se dandiner à mon bras , l'empêchait de me voir et user de tout les stratagèmes pour stopper cette relation pour le casser avec une fille noire et de préférence d'origine congolaise , et lui ayant grandit qu'avec des femmes noires et subissant l'éducation assez stricte de sa mère avait une nette préférence pour les jolies filles au teint chocolat , aux formes et aux lèvres plus avantageuses que les miennes , cela se constatait d'ailleurs dans la rue et dans ses infidélités , cette relation naussive a prit heureusement fin à temps . Après cette rupture , j'étais déboussolée et dépressive , ce qui m'a le plus fait mal dans tout cela , c'est que pour une fois je me sentais à ma place dans une communauté dans laquelle j'avais du plaisir à m'épanouir , dans laquelle j'appréciais la culture , la cuisine , la musique , la vision des choses et prenais un plaisir à en apprendre d'avantages et on m'a enlevé cette joie , ce plaisir car je n'étais manifestement pas assez noire , la conclusion que je m'étais faite à ce moment précis était que je n'avais ma place nulle part et ne serais acceptée nulle part , je serais toujours l'étrangère , la bâtarde partout où j'irais , un individu sans race et visage car les gens étaient même incapables de me donner une origine , tantôt j'étais une thaïlandaise ou une cambodgienne , tantôt une magrébine , tantôt une sicilienne fort bronzée , tantôt une latina , tantôt une espagnole , tantôt une fille des iles , j'étais perdue , puis je me suis levé , me suis regardé dans le miroir et là je me suis dit TU ES DIANA , TU ES MAGNIFIQUE ET TU ES UNE FEMME TOUT SIMPLEMENT ET LE RESTE N'A STRICTEMENT AUCUNE P****N D'IMPORTANCE . Et je le pense encore aujourd'hui , je suis à présent fière de porter mon métissage , je suis fière à moi toute seule de représenter trois continents différents et trois cultures distinctes que je suis fière de connaitre sous les bouts des doigts et d'en apprécier les valeurs et les langues , et je me sens à présent bien dans ces trois communautés , c'est juste avec les ignorants et les cons que le courant ne passe pas et personnellement je m'en contre fiche , après tout il faut de tout pour faire un monde même des IMBÉCILES . Au jour d'aujourd'hui je suis l'heureuse fiancée d'un sicilien , oui il est blanc mais c'est de lui que je suis tombé amoureuse , de ce qu'il représente , et non de ce qu'il parait , d'ailleurs pour l'histoire , la manière dont on s'est rencontré est la plus des étranges , nous nous sommes tout les deux rencontrés sur un chat minable à un jeudi vers 4h du matin car nous souffrions tout les deux d'insomnies et que nous voulions tout les deux faire des farces complètement idiotes aux geeks et pervers présent sur le salon de discussion , je lui ai donné mon numéro et c'est là , au téléphone et sans vous mentir que je suis tombé amoureuse de cet homme , je suis tombé amoureuse de sa voix et il est tombé amoureux de la mienne et l'on s'est parlé tout les jours pendant une semaine jusqu'aux petits matins , on s'est vu la première fois brièvement et à la deuxième fois il a directement emménagé chez moi . Et j'espère prochainement faire des petits bâtards , et que mes petits bâtards font d'autres bâtards et ainsi de suite , qu'on se mélange tous , qu'on soit tous des p****s de bâtards , qu'on en envahit le monde pour qu'enfin il n'y'est plus aucune distinction ou différence ou classification raciale , religieuse , culturelle et autre car nous serons terriens et des p****s de SANG-MÊLÉ !!! Il est clair que nous avons parfois quelque petites disputes mais au grand jamais sur nos différences ethniques mais plutôt sur nos tempéraments explosifs et notre sang chaud , nous essayons toujours d'apprendre l'un de l'autre . PS : L'amour n'a ni couleur , ni sexe , la preuve je suis tombé follement et passionnément amoureuse trois fois , j'ai vécu avec ses personnes des relations toutes différentes et très fortes , la première personne était un homme noir , la seconde personne était une femme arabe et la troisième est un homme blanc . Ne laissez jamais personne vous dire le contraire . ~~ Il n'y'a pas de racisme , juste de l'idiotie et la peur de l'autre .~~

J'ai 25 ans et je vais vous résumer rapidement ma situation. Ma mère est française et mon père, colombien. Mon père a quitté ma mère quand j'avais 8 ans. Cela a été très dur de plus voir mon père, de ne plus avoir de ses nouvelles. Ma mère ne m'a jamais expliqué le pourquoi de cet abandon, seulement qu'ils ne s'aimaient plus et que mon père voulais être libre. A l’adolescence, je suis tombée dans la dépression à cause de ce que j'ai vécu. Je me renfermais dans ma chambre, j'étais perdu. Quelques années plus tard, le manque paternel est devenu de plus en plus fort et je cherché à le contacter. Quand j'ai revu mon père, il m'a expliqué que les différences culturelles entre eux, qui étaient à la base source d’enrichissement mutuel, se sont transformées parfois en injures qu'ils se lançaient à la figure. Ce qu'il attendait du mariage était très différent de ce que ma mère attendait. La situation est devenu dramatique parce qu’il n’arrivait plus à trouver un terrain d’entente. « La différence de cultures, c’est un combat de tous les jours, même si on a l’esprit large, et moi je n'avais plus envie de me battre », m'a t-il dit. Il a décidé, alors, de tout quitter, y compris moi…Moi parce que, comme il me l’a dit clairement, je lui rappelait tout ce qu'il détesté chez ma mère : «cette culture européenne égoïste, structurée, peu humaine ».... C'était très dure d'entendre tout ça mais je apprécié, quand même, sa franchise. Le revoir même si c'était négatif, m'a fait du bien pour me reconstruire.

Vive les métis, mais c'est quand même pas toujours facile à vivre le métissage... Je suis métisse : martiniquaise par mon père et métro par ma mère, j'ai un type blanc. "On ne dirait pas" c'est ce que tout le monde me dit à chaque fois que je parle de mon métissage! Et ils ont raison je suis claire de peau. Mais lorsqu'on se sent soi-même métisse : blanche et noire et qu'on vous renvoie systématiquement le doute sur votre appartenance identitaire, je vous assure que ce n'est pas facile à vivre tous les jours. Les métis ne sont-ils pas "café au lait ???" comme on l'entend ?? Moi j'ai surtout la couleur du lait!! Cela pose l'importance du regard de l'autre sur un individu car c'est ce regard qui permet la construction identitaire et qui veut dire "nous t'acceptons". Du même coup cela renvoie à la difficulté d'être métis dans la société, comme devant de toute la manière, se positionner au regard de l'une de ses ascendances et cela est d'autant plus fort dans les sociétés antillaises post-esclavagistes. Alors le métissage est certes une richesse qui nous permet vite d'apprendre le relativisme des cultures mais parents de métis, donnez à vos enfants toutes les clés pour comprendre et vivre leurs deux cultures pleinement. Et cette mode du métis ne doit pas faire oublier ces difficultés aussi....

Je souhaitais apporter mon témoignage à ce site que je ne connaissais pas. Je suis contente d'être tombée sur un site traitant du sujet du métissage. Voila j'ai 30 ans, je suis née d'une mère belge, et d'un père qui ne connait que la moitié de ses origines, sa mère est franco-italienne, et son père biologique à sa connaissance est noir, et selon lui des caraibes (on ne sait pas d'où exactement, sa mère ayant toujours refusé d'en parler. Le sait-elle elle même ?). J'ai toujours vécu dans un milieu "blanc", très protégé, et la plupart de mes amies sont européens. Je n'ai jamais eu de problème avec ma couleur de peau, quelques réflexions de curiosité "tu es de quelle origine". On me prête toutes les origines, ce qui était plutôt marrant au début, "brésilienne, cubaine, magrébine etc..." en fonction de la saison (en hiver j'ai la peau plus claire). Mais ensuite ça revient tellement qu'on a de plus en plus l'impression de se justifier ! C'est simplement cette année où pour la première fois je me rend compte que j'ai un problème avec mon metissage, je ne m'étais jamais posé la question jusqu'à ce que je déménage dans un coin où les gens sont très mélangés (africains, magrébins, européens, chinois). Je trouve ça plutôt bien, mais le souci c'est que maintenant très régulièrement je me fais abordé par des mecs parfois agressifs me prenant pour une personne de leur communauté (algérienne, marocaine...). Je n'ai absolument rien contre telle ou telle communauté, mais pour la première fois je souffre qu'on me prenne pour ce que je ne suis pas. C'est arrivé bcp plus souvent qu'avant et ça me ramène au point d'interrogation par rapport à ma couleur de peau. Mon père ne sachant pas, n'a jamais pu me transmettre ce côté là de lui, et peu de gens peuvent comprendre que c'est vraiment très difficile d'être prise pour quelqu'un que l'on n'est pas quand on ne sait pas d'où on vient. Je suis très proche de ma famille en belgique, presque tous blond, et je me sens aussi très proche de la culture belge. Mais je commence a a voir des réactions bizarres face à ce problème surtout que je ne m'étais jamais posé de telles questions ! Tout ça pour dire que le metissage est une vrai chance, quand on a eu la chance d'avoir pu bénéficier d'une transmission de culture. Au delà de la couleur, c'est vraiment la culture qui est importante, j'aurai aimé savoir d'où vient ma couleur, parler une autre langue, avoir des références...

Je suis issue d’une double culture Franco-marocaine. Mon mari est issu d’une double culture Franco-polonaise de 2e génération. Nous allons avoir un enfant très prochainement. Un garçon. Je me pose beaucoup de questions sur l’éducation à lui donner. J’ai été éduquée dans une culture musulmane, assez souple, mon père s’étant converti à l’Islam en épousant ma mère, marocaine. J’y ai gardé certains principes familiaux et une foi personnelle, sans pour autant appliquer la religion. La grand-mère maternelle de mon mari est polonaise, fervente catholique. Sa mère ne lui a pas transmis cette religion, avec laquelle elle a pris ses distances, en dehors de traditions basiques (Noel, Pâques). Mon mari est athée et ne veut pas entendre parler religion. Je voudrais que mon fils ait une connaissance de ses origines, et qu’il ait le choix de ses croyances en connaissance de cause. Mais mon mari et sa mère n’ont pas gardé beaucoup de lien avec les traditions polonaises. Je trouve dommage que ce pan de ses origines soit occultées. Mais je ne peux pas non plus lui transmettre une culture qui ne vienne pas de moi. Pour ma part, je ne souhaite pas le faire circoncire, mais j’espère qu’en grandissant, il ne regrette pas de ne pas l’avoir été enfant. Par ailleurs, nous lui avons choisi un prénom d’origine espagnole, Esteban, à la croisée des cultures, auquel j’ai ajouté un deuxième prénom d’origine musulmane, Emir. Ma mère n’arrive pas à assimiler le premier prénom et ne désire l’appeler que par son 2e prénom. Je me demande si cela peut perturber l’enfant, le reste de ma famille et belle famille ayant bien intégré le 1er.

Manuel, 35 ans
Je m’appelle Manuel, j’ai 35 ans ; comme vous, je suis métisse de père équato-guinéen que je n’ai jamais rencontré mais avec qui j’ai un contact téléphonique régulier depuis moins d’un an et de mère russe. Élevé en Mauritanie par un père d’origine béninoise je suis café au lait mais par chance pour moi ressemble beaucoup aux mauritaniens qui sont maghrébins. De plus je parle toutes les langues sauf une. Je dirai que je suis très fier de mon métissage et surtout de mes origines russes que je vous exhorte à toujours clamer car pour moi le peuple slave est un grand peuple .Je suis marié à une marocaine et mes enfants sont, croyez-moi, de de magnifiques métisses à qui je dis parfois qu’ils sont des bantous à peau claire, les bantous de demain. Il est vrai qu’il y a toujours un petit tiraillement culturel mais c’est chose inévitable. De mon côté j’ai tout de suite déclaré mes enfants à l’ambassade de Russie et ils auront le passeport russe dès leur majorité a moins qu’une loi discriminative ne voit le jour avant. Mon fils est actuellement au Maroc avec sa mère et je sais que je ferai tout pour qu’il voie le Benin assez tôt et la Russie aussi.
Mon discours est je le sais quelque peu incohérent mais j’aimerai juste vous dire que pour rien au monde même si j’avais vécu en Alabama je n’aurai accepté que l’on me traite de simple « noir » car c’est nier l’existence de ma mère et si black c’est beauty full blond aux yeux verts c’est pas mal non plus n’est-ce pas ?
Le mélange a donné : moi et je ne souhaiterai d’être rien d’autre même si je devais vivre d’autres vies que d’être métisse comme je le suis.
Pas de complexe, nous sommes a preuve que des êtres peuvent s’aimer tout en paraissant différents. Métisse power qu’on le veuille ou non.

Enfin je trouve un site qui s’intéresse à la parole et aux éventuelles difficultés des métis. je me présente, j’ai 42 ans, je suis née en France de parents nés à Madagascar. Mon père avait la nationalité anglaise, ses propres parents étaient Britanniques est c’étaient installés à Maurice. Ma mère est d’origine sicilienne du coté maternelle et officiellement d’origine Allemande du coté paternel. J’ai conscience depuis de nombreuses années d’avoir un problème d’identité, ne me sentant ni française de part mon éducation, le regard des autres, les réflexions de certaines personnes, ni malgache. je ne suis pour le moment, jamais allée à Madagascar même si le besoin se fait vivement ressentir. Je porte un peu comme un fardeau, en tout cas avec beaucoup de culpabilité l’étiquette “d’enfant de colons” qui semble, pour beaucoup, avoir une connotation si péjorative. Pour essayer d’apaiser ces problèmes identitaires j’ai entrepris depuis quelques années des recherches généalogiques. J’espérais à la suite de ces recherches ne plus répondre au personne qui me demandait de quelles origines j’étais : “mes parents sont nés à Madagascar” mais plutôt : “je suis d’origine ....”. Pour le moment comme vous pouvez le lire je n’ai toujours pas de réponse me concernant. Il est clair que suite à mes recherches, il y a eu, comme dans toutes les anciennes colonies un métissage important. Concernant Madagascar, il y a eu la possibilité pour les enfants métis d’avoir la nationalité française à partir du moment que le père reconnaissait l’enfant (ou un autre homme français), ce qui est le cas pour mon arrière arrière grand mère. Voilà comment ma famille maternelle a eu la nationalité française et a été rapatrié au moment de l’indépendance. Mais notre éducation, notre couleur de peau, notre type physique amène systématiquement la question de nos origines dans le regards des autres et dans notre propre famille aussi. Je suis plutôt de type indienne, peau mate, cheveux et grands yeux noir. Mon frère est typé très asiatique ainsi que mes cousins et cousines, d’autres cousins sont de type plus malgache avec la peau café au lait. Je suis pourtant extrêmement fière de mes origines et très heureuse d’avoir ce mélange de culture mais le fait de n’appartenir à aucune communauté et surtout de n’être reconnu par aucune représente une difficulté ou en tous les cas une souffrance. Lorsque je vois des manifestations regroupant des communauté, j’envie profondément ces personnes. De plus la décolonisation a éparpillé à travers le monde nos familles. Il est donc également très difficile de garder un lien. Pendant longtemps la question de mon identité n’était pas présente, mais aujourd’hui en couple avec un français, j’ai reçu en plein visage les remarques désobligeantes de certaines personnes de sa famille faisant remarqué à très haute voix que je ne devais pas être française. Et puis une demande de renouvellement de carte d’identité qui m’a été refusé dans un premier temps à fini par mettre en évidence ce problème. Il est très difficile de s’entendre dire qu’il faut que l’on prouve que l’on est français sous prétexte que nos parents ne sont pas nés en France, alors que nous, nous n’avons connus que ce pays. Pour moi, la personne métis était typé, en tous les cas, plus typé que moi, alors que suis-je ? Humaine ? assurément. Métis ? d’après la définition de ce mot, oui, mais reconnu dans aucune des communautés. Je continue mes recherches généalogiques, je continue à lire tout ce que je trouve sur la question métis et j’espère pouvoir un jour être apaisé par rapport à cette question. Sinon il me faudra comprendre pourquoi il est si important (pour moi) de faire partie d’un groupe ethnique, d’une communauté. Après je pourrai peut être tourner la page.

Je suis d’origine réunionnaise ainsi que mon père et ma mère. Je suis arrivée en France à l’âge de 3 ans avec ma mère. Je suis typée hindou et c’est donc très dure pour moi le regard des gens. Tout le monde me dévisage Quand je sors ou je fais mes courses avec mon mari (lui est blanc) on nous regarde vraiment de travers. A l’école c’était pareil : insultes, jalousies, violences… la totale. Quand j’ai travaillé l’année dernière : je sentais que toute l’entreprise était contre. J’ai dû être sous calmants pour ne pas craquer. Mais ce soir ma fille de 10 ans rentre de l’école en m’insultant de noire...son père et blanc du coup elle a pris sa couleur. Je suis choquée de voir comment les enfants insultent les parents. Merci de m’avoir lu.